Le christianisme du 20e siècle en Iran

Portes Ouvertes place actuellement l’Iran au 8e rang des pays les plus hostiles à l’évangile. Pourtant, nous constatons qu’elle est aussi l’une des Églises qui se développent le plus rapidement dans le monde (certains disent qu’elle est l’Église qui se développe le plus rapidement dans le monde). Plus d’Iraniens sont devenus chrétiens au cours des 43 dernières années qu’au cours des 13 siècles précédents, depuis l’arrivée de l’islam en Iran. En 1979, on estimait à 500 le nombre de chrétiens d’origine musulmane en Iran. Aujourd’hui, plus d’un million d’Iraniens suivent Jésus. Lisez la suite pour découvrir comment la lumière de Jésus-Christ a traversé les ténèbres en Iran et comment elles ne peuvent être vaincues.

En 1955, après 42 jours de prière et de jeûne, où il ne buvait que de l’eau, Seth Yeghnazar a fait une rencontre spectaculaire avec le Saint-Esprit. C’est ainsi qu’il a commencé à organiser des réunions de prière régulières dans sa maison. Ils se sont réunis chez lui tous les soirs pendant quatre ans (de 1956 à 1960) et c’est de ces réunions qu’est née l’Église pentecôtiste iranienne. Bien que majoritairement arménienne jusqu’en 1979, l’Église a prié fidèlement pour la nation iranienne tout au long de cette période.

La conversion de Seth Yeghnazar s’est produite parce que quelqu’un lui avait donné un Nouveau Testament qu’il ne pouvait plus lâcher. Il l’a lu d’une traite jusqu’à la fin de la révélation, à l’issue de laquelle il a donné sa vie au Seigneur. Seth rejoint la Société biblique de Téhéran (Société biblique britannique et étrangère qui deviendra plus tard la Société biblique unie), refusant l’opportunité de travailler pour la Compagnie pétrolière anglo-iranienne avec un salaire lucratif et de bonnes perspectives de carrière. Lui et sa jeune famille faisaient partie de l’Église des Frères de Plymouth, une communauté chrétienne conservatrice. Il était constamment attiré par le désir de mieux connaître Dieu et d’en faire l’expérience de manière plus intense dans sa vie. Il a commencé à étudier le livre des Actes des Apôtres et a demandé à Dieu de révéler cette même puissance dans sa propre vie.

Sa faim pour le Seigneur et pour une expérience plus profonde de Lui était écrasante. C’est à cette époque qu’il a mené son jeûne de 42 jours, inspiré par les nombreux exemples de jeûne qu’il a vus dans le Nouveau Testament. Sa rencontre avec le Saint-Esprit s’est produite peu après ce jeûne, et les réunions dans leur maison ont suivi rapidement. Lazarus, le fils cadet de Seth, avait 6 ans à l’époque et raconte comment ils ont ouvert leurs portes pour que d’autres personnes se joignent à leurs dévotions familiales : “Nous ne pouvions pas contenir la joie !

De nombreux Arméniens se sont joints à eux, mais ils ont également partagé l’Évangile avec leurs voisins et amis musulmans persans. La famille a donc été très tôt victime de persécutions, les Arméniens religieux les ayant attaqués pour avoir accueilli des musulmans dans leur foyer. La famille a subi de nombreuses insultes et moqueries, ainsi que des dégâts matériels, car de grosses pierres ont été jetées sur leur maison en signe de protestation. Mais ils n’ont pas pu contenir l’Évangile et les musulmans ont été sauvés.

Un grand nombre des principaux dirigeants de ce qui est devenu l’Église pentecôtiste d’Iran ont été sauvés et formés lors de ces réunions. Malheureusement, plusieurs de ces hommes ont été martyrisés pour leur foi : Les pasteurs Dibaj, Soudmand, Mickailan et Haik.

Après plus de trois ans de réunions quotidiennes, la jeune congrégation était devenue beaucoup trop importante pour continuer à se réunir dans la maison familiale (avec des gens qui se pressaient pour écouter à travers les portes et les fenêtres). Un bâtiment est donc loué et devient la première adresse officielle de ce qui deviendra l’Église centrale Jamaate Rabani de Téhéran. Lazare a enregistré l’église en 1969 et l’a nommée Jamaate Rabani, ce qui signifie “Rassemblement/Peuple de Dieu”. Il avait 20 ans à l’époque.

Dans les années 1960, des missionnaires venus de Tanzanie et des États-Unis sont arrivés en Iran. Dieu a toujours amené des frères et des sœurs d’autres nationalités pour nous aider à construire son Église en Iran.

Malgré ces débuts encourageants, le salut parmi les musulmans est lent. On estime que quelque 300 à 500 musulmans sont venus au Christ au cours des années qui ont précédé la révolution de 1979 (contre des centaines de milliers depuis lors !).

En 1978, le peuple iranien a commencé à se révolter contre ce qu’il considérait comme une dynastie royale séculaire et corrompue. Enfin, en février 1979, l’ayatollah Khomeini débarque en Iran et, en quelques jours, prend le contrôle du pays, qu’il nomme République islamique d’Iran. Le système juridique a été rapidement modifié pour adopter la stricte loi islamique chiite. Malgré les restrictions imposées par le régime de la République islamique, l’Évangile a suscité une réaction massive de la part des Iraniens, en particulier ceux d’origine musulmane. Beaucoup ont rejoint les quelques églises “physiques” établies en Iran. Mais les persécutions n’ont cessé de s’intensifier, avec notamment le martyre des révérends Hossein Soodmand, Mehdi Dibaj et de l’évêque Haik Hovsepian, et l’Église a été poussée dans la clandestinité. C’est de là qu’est né le mouvement des églises de maison, qui a connu une croissance incroyable et continue de se développer à ce jour.

Depuis la révolution de 1979, les autorités islamiques chiites n’ont cessé de persécuter les autres religions, y compris le christianisme. L’émergence d’un mouvement d’églises de maison dynamique au cours des 20 dernières années est considérée par les dirigeants du régime comme un défi aux structures religieuses et politiques de la République islamique.

Des rapports ont indiqué que l’Iran a la croissance chrétienne évangélique la plus rapide au monde, avec 19,6 % (Think Outside The Missions Box). Operation World affirme que les Iraniens, notamment la grande proportion de jeunes, sont “particulièrement réceptifs à l’Évangile”.

Les calculs officiels du nombre de chrétiens en Iran sont traditionnellement basés sur les chiffres des chrétiens ethniques (tels que les Arméniens) qui sont légalement autorisés à conserver “leur propre” religion, à condition qu’ils n’évangélisent pas les Perses musulmans. Selon ces estimations, le nombre de chrétiens en Iran se situerait entre 100 000 et 300 000. Mais ces chiffres ne tiennent pas compte des églises de maison, qui sont le principal vecteur de croissance du christianisme depuis 20 ans. Une enquête menée auprès de 50 000 Iraniens par un groupe universitaire basé en Europe (GAMAAN, basé aux Pays-Bas) a révélé que 1,5 % d’entre eux s’identifiaient comme chrétiens. Extrapolé à l’ensemble de la population, cela ferait 1,2 million.

Louons Dieu pour le réveil qui se produit en Iran aujourd’hui ! Priez pour la protection des chrétiens, pour que davantage de personnes viennent entendre l’Evangile, et pour que beaucoup d’autres soient sauvées et ajoutées à l’Eglise.